2019/41: Les oubliés, Malik AGAGNA

En enquêtant sur la disparition d’un rocker sur le retour, un ancien flic, viré du S R P J de Strasbourg pour une bavure monumentale, découvre que de nombreux marginaux disparaissent sans laisser de traces

Pister l’ancien chanteur va l’amener à croiser une cohorte de personnages pour le moins saisissante  : fonctionnaires véreux, migrants apeurés, adolescents déboussolés, musiciens de seconde zone, criminels en mal de rédemption

Quand il avait 23 ans, Serge Peterson était un flic fougueux. Un peu trop, peut-être… Suite à une énorme bavure, il est viré.

Aujourd’hui, Serge a 49 ans. Il fréquente depuis un certain temps Maryse, maman de Jennifer, 18 ans. Le temps où il se prenait pour un cow-boy est loin. Son quotidien est calme et bien rodé. Il travaille en intérim comme soudeur et, quand il est chez lui, il partage son temps entre son voisin et ami Henri, 70 ans, et Maryse.

Mais voilà que le père du petit copain de Jenny a disparu deux mois plus tôt. Ce qui n’émeut pas grand monde. A qui donc va-t-on demander de l’aide, hein? 

Si Serge se montre d’abord raisonnable en refusant toute implication dans cette histoire, il finit par céder à la demande expresse de Maryse… Et puis bon, ça ne doit pas être grand chose, un rocker raté qui se volatilise… Alors il appelle un ancien collègue de ses années dans la police pour se renseigner un peu.

William Leriche, que tout le monde appelle Jimmy, est bassiste dans un groupe de rock alternatif et engagé, Les Visages Pâles, qui n’a pas vraiment trouvé son public. Sur scène, il est l’Ange Noir. Il y a aussi Marc, dit Mad Max, et Joseph, dit Jo le Malade. Depuis un certain temps, Jimmy s’est rapproché des marginaux, disant avoir envie de côtoyer des vrais révoltés. Et puis bon, il est parti avec son sac, ses papiers, son téléphone et son argent. Il est évident pour tout le monde qu’il s’agit d’une disparition volontaire.

Alors Serge ne prend pas de risques à aller poser quelques questions ici et là… Et voilà notre Serge lancé. C’est le début d’une histoire dont il aurait peut-être mieux fait de ne pas se mêler…

C’est un roman noir, entre polar et roman social. L’auteur nous dépeint une sacrée galerie de laissés pour compte et de personnages brisés. Serge est un homme désoeuvré, un pseudo-enquêteur un peu pataud, pas trop trop sûr de lui. Et puis finalement, il s’avère être un détective surprenant, déconcertant mais efficace.

Le roman est original et sort des codes du polar à proprement parler (ce qui est en somme le concept des Editions Lajouanie, dont la collection recèle des pépites). C’est une critique sociale acerbe et acide. Il est notamment question de la condition des marginaux et des migrants, de l’exploitation très rentable de la misère.

Un bon polar, mais pas que…


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