2016/24: Treize marches, Kazuaki TAKANO

A 047

Ryô Kihara, trente deux ans, est condamné à la peine capitale. Il a déjà passé sept ans dans le couloir de la mort sans connaître la date de son exécution, comme le veut la loi japonaise. Bien qu’amnésique au moment du procès, il a reconnu sa culpabilité. Un matin, il entend les gardes venir chercher son voisin de cellule pour l’exécuter. Traumatisé par les hurlements, Kihara a soudain des flashes, comme si son amnésie se dissipait: il se revoit en train de gravir un escalier, dix ans plus tôt. Jun’ichi Mikami, vingt-sept ans, a été incarcéré deux ans pour homicide involontaire. Remise en liberté conditionnelle, il croise celui qui était son gardien de prison, Shôji Nangô, qui s’occupe aussi de la réinsertion des anciens détenus. Ce dernier lui propose de l’aider à prouver l’innocence d’un certain Ryô Kihara. Voyant un moyen de se racheter aux yeux de la société, Jun’ichi accepte… Un thriller au suspens savamment distillé. Une plongée angoissante dans le système judiciare japonais. Saisissant.

Je remercie les Presses de la Cité et Masse Critique pour cette découverte.

Il y a dix ans, Ryô Kihara a été condamné pour le meurtre sauvage d’un couple âgé et du cambriolage de leur maison. Victime d’un accident de moto durant sa fuite, il a complètement oublié le drame, ainsi que les quelques heures avant et après. Il a donc été comdamné à la peine de mort en dépit de son amnésie. Quand le livre commence, il attend l’exécution de la sentence.

Jun’ichi Mikami a été condamné pour meurtre. Il a involontairement tué son adversaire durant une rixte. Il sort en liberté conditionnelle. Un gardien de prison, Shôji Nangô, va l’embaucher pour l’iader à prouver l’innocence de Kihara. En effet, sous l’effet d’un stress intense, ce dernier a eu un flash: il s’est vu gravissant une volée de marches. Ce qui amène de nouvelles questions sur son affaire. Or, ils ont très peu de temps pour trouver les preuves nécessaires à la révision du procès.

L’histoire s’ouvre sur ces faits. Bien sur, il va y avoir des rebondissements, des suspicions plus ou moins vite abandonnées, …

J’ai vraiment apprécié toute la partie qui explique le fonctionnement de la justice au Japon, le traitement des criminels, et plus précisément des condamnés à mort (par pendaison). Il y a des procédures très précises dont on ne doit pas déroger, surtout concerant la peine capitale, qui est exécutée suite à l’accomplissement de treize étapes obligatoires. Le personnage de Nangô est un gardien de prison chevronné, qui a été amené à participer à l’exécution d’un condamné à mort, par deux fois. Mais ces images le hantent, il vit mal ce que son travail l’a obligé à accomplir. Ce qui l’amène en partie à prendre Jun’ichi sous son aile.

Par contre, j’ai définitivement du mal avec le style d’écriture très typique du Japon, pourtant atténué chez les auteurs contemporains, mais malgré tout toujours présent. Je m’étais déjà fait cette remarque en lisant Inoué et Murakami.

Il n’en reste pas moins que l’histoire en elle-même est intéressante, et prend une tournure vibrante dans la seconde partie du livre, où les personnages doivent se lancer dans une course contre la montre pour parvenir à devancer l’implacable avancée de la procédure administrative menant à l’exécution. Il m’est difficile d’en dire plus sans dévoiler des clés du roman, alors je m’arrêterai là. Cependant, j’aurais aimé que l’auteur affirme sa position quand à l’abolition de la peine de mort dans son pays. Mais cela ne lui a peut être pas été possible.

 


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