2017/92: Le rocher, Elisa SEBBEL

5 mai 1809, cinq mille soldats de l’armée napoléonienne sont déposés sur l’île déserte de Cabréra. Parmi eux, vingt et une femmes, dont une jeune cantinière de dix-huit ans qui vient juste de perdre son mari. Sur tous les visages, la même question : les a-t-on abandonnés à leur propre sort sur ce rocher aride ?
Le lecteur vivra avec Angélique ce drame oublié de notre histoire. Il partagera son quotidien, ses émotions, ses moments de joie, de tristesse, de peur, de doute, d’espoir et de désespoir. Il expérimentera la faim, la soif, le froid, la violence mais aussi des instants de bonheur immense, un amour qui emportera la raison et tous les sens et redonnera une raison de lutter, des moments exceptionnels d’amitié, de tendresse, de bonté humaine, il découvrira les ressources inattendues de l’humain quand tout semble perdu… Attrapée entre deux hommes, Angélique l’emportera dans le tourbillon de sa vie. Inspiré de faits réels, ce roman est troublant de vérité.

Tous les faits historiques de ce roman sont réels. Il s’agit d’un roman à la fois historique très bien documenté, uns histoire romanesque pleine de passion, d’amour et d’amitié, et une fiction.

 Ce 5 mai 1809, Angélique, vingt femmes et cinq mille soldats faits prisonniers lors de la bataille de Baylen, opposant les troupes napoléoniennes aux Espagnols. Ce sera une défaite pour l’Empereur. Ces prisonniers seront débarqués  sur l’île de Cabrera, Toute petite et désertique, sur laquelle il ne trouveront qu’un fort en ruines, une unique source d’eau potable, et un âne qui leur sera très utile. Quand ils atteignent ce bout de rocher, après une traversée meurtrière du fait des conditions hygiéniques impossibles et du manque de nourriture, Angélique a perdu son mari. Celui-ci n’a pas supporté les conditions de ce voyage.

Alors franchement, les romans historiques et les histoires d’amour, ce n’est pas du tout du tout mon truc. Mais ce roman-ci…. Ca se lit tout seul. Le style est agréable, fluide, prenant. Ce n’est pas qu’un roman historique et un roman d’amour. C’est bien plus que cela. J’ai découvert une page d’histoire que j’ignorais totalement, et déjà rien que pour ça, c’est top. La partie historique, le quotidien de ces hommes et femmes sur leur bout de rocher, est très bien documenté. C’est captivant.

Et puis, il y a ces personnages auxquels on s’attache très vite. Angélique, notre héroïne, qui après avoir perdu son amour, va être agressée (21 femmes, 5000 hommes…). Pour se prémunir des convoitises, elle va alors chercher la protection de Henri, chirurgien gradé, qui devient son compagnon sur l’île et qui va de ce fait la protéger. Avec l’aide aussi de quelques amis. Il y a Henri, Victor, Louis, Marie qui a accouché de jumeaux sur cette île aride … Toutes les jeunes femmes débarquées à Cabréra n’auront pas la « chance » d’Angélique. Les régiments se répartissent le terrain, le quotidien s’organise, qu’ils tentent comme ils peuvent d’agrémenter un peu.

J’ai adoré vivre avec Angélique sa captivité, ses doutes, ses espoirs, les moments de bonheur, la détresse parfois, l’amitié si forte qui les lient tous, les sentiments et les émotions étant forcément exacerbés par l’isolement et leurs difficiles conditions de survie.

Je remercie chaleureusement Elisa Sebbel de m’avoir permis de découvrir son univers. La fin laissant une porte ouverte, j’espère vivement lire la suite de leurs aventures.

 


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