Archives de Catégorie: Roman historique

2019/35: Le trois-ponts de Port-Malo, Patrick POTIER

  • Editions Lazare et Capucine
  • ISBN: 979-10-96673-25-4
  • 248 pages, 20€
  • Pour le commander: Lazare et Capucine, chez ton libraire

 

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Un jeune homme est condamné au bagne pour un assassinat horrible. Le baron de Penthièvre et son compère l’abbé ne croient pas à sa culpabilité. La quête de la vérité va les conduire bien malgré eux au cœur d’un secret d’Etat: le trésor des Montagnards ne serait pas une légende et il suscite toujours des convoitises, chez les escrocs comme dans les cabinets ministériels. Malheur à qui se mettra en travers des espions du sinistre Fouché.

De la Bretagne paysanne révolutionnaire à Paris qui sacre Napoléon, du quartier du Palais Royal et ses tripots libertins aux  repaires de flibustiers dans les Antilles, cette grande fresque historique nous plonge dans une aventure riche en rebondissements.

Tout d’abord, je remercie l’auteur et les Editions Lazare et Capucine de m’avoir confié ce roman.

J’ai déjà lu Patrick Potier pour la sortie de son premier roman, Le rêve en deuil. J’ai eu le plaisir de retrouver ici la fine plume de Patrick, même si ce roman-ci n’a absolument rien à voir avec le premier.

En effet, ici, on fait un bond dans l’Histoire. Nous voici au tout début su XIXème siècle. Napoléon est sacré Empereur des Français. La Bretagne est en pleine révolution. Patrick Potier est féru d’histoire et cela se ressent.

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2018/27: De colère et d’ennui, Paris chronique de 1832, Thomas BOUCHET

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J’ai beaucoup de choses à te dire à propos de ce livre qui m’a passionnée. Cette chronique est un peu longue, alors voici le 4ème de couv qui te donnera peut être envie de lire la suite.

Tu trouveras à la fin de cette chronique un rappel du contexte historique et social, un peu long c’est vrai, mais après tout, tu n’es pas obligé d’aller jusque là… Sinon, remercie moi de pallier tes lacunes.

1832: Tandis que Paris vibre, vacille et gronde sous les coups redoublés de l’épidémie et de la guerre des rues, Adélaïde s’ennuie. Elle frémit dans son salon à la lecture des journaux, se délecte du chocolat que sa domestique lui rapporte de chez Marquis, s’émerveille en recluse des oiseaux du Jardins des Plantes où elle vit, loin des barricades où Gavroche meurt. Emilie se bat et débat du côté de Ménilmontant et dans les cafés enfumés pour faire entendre la cause féministe chez les saint-simoniens. Louise, marchande ambulante du centre de Paris, atteinte du choléra puis soupçonnée d’avoir participé à l’insurrection, est sans cesse contrainte de faire face – au commissaire, au juge, au médecin, au directeur de sa prison. Lucie enfin, la mystique, jouit en son corps et du corps de Jésus derrière les murs d’un couvent, puis le choléra l’emporte. C’est dans la compagnie des archives que Thomas Bouchet a pratiqué jusqu’ici son travail d’historien. Il s’appuie cette fois, en outre, sur les ressources de la fiction. Les quatre voix qu’il entrelace composent une histoire sensible et sociale. Son texte met les sens en éveil; dans le Paris de naguère, il donne chair à des visions du monde, à de douces rêveries, à d’intolérables douleurs. Lire la suite


2017/112: Les enfants des Justes, Christian SIGNOL

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En 1942, dans le département de la Dordogne, la ligne de démarcation croise le cours de l’Isle. La ferme des Laborie est à deux pas de la rivière et Virgile, n’écoutant que son cœur, ne refuse jamais sa barque à ceux qui tentent de passer en zone libre. Lorsqu’on propose à Virgile et Victoria, qui n’ont jamais eu d’enfant, de cacher Sarah et Elie, deux gamins juifs perdus dans la tourmente, ils accueillent les petits réfugiés comme un don du ciel. Au fil des jours, malgré les trahisons, les dénonciations, les contrôles incessants, la Résistance s’organise…

Jacques Signol livre ici un bel hommage à ces Justes qui ont pris tous les risques pour sauver quelques uns de leurs compatriotes. Victoria et Virgile sont magnifiques d’humanité, de simplicité, d’abnégation. Sarah et Elie sont terriblement touchants de par leur histoire, leur vécu, leur rage, leur colère, leur douleur.

C’est une histoire très touchante, un remerciement à ces hommes et ces femmes qui n’ont pas hésité un instant à tendre la main, au péril de leur vie. Ces gens-là sont simples, issus du milieu rural. Virgile est menuisier, mais passe plus de temps à la pêche. Victoria fait tourner la maison et la marmite. Une lutte de chaque instant, au travers de chaque geste, contre l’occupant nazi. Sont évoquées les relations tendues au sein du village, la peur. Ils ne savent plus à qui ils peuvent faire confiance, qui est susceptible de trahir. Même parmi les plus proches.

Un roman trop court, captivant, prenant, poignant, à la fois dramatique et plein d’espoirs. La fin m’a serré le cœur…

 


2017/97: Petit pays, Gaël FAYE

Avant, Gabriel faisait les quatre cents coups avec ses copains dans leur coin de paradis. Et puis, l’harmonie familiale s’est disloquée en même temps que son « petit pays », le Burundi, ce bout d’Afrique brutalement malmené par l’Histoire. Plus tard, Gabriel fait revivre un monde à jamais perdu. Les battements de cœur et les souffles coupés, les pensées profondes et les rires déployés, le parfum de citronnelle, les termites les jours d’orage, les jacarandas en fleur… L’enfance, son infinie douceur, ses douleurs qui ne nous quittent jamais.

Un très beau récit, très touchant. C’est à la fois empreint de douceur, de violence, de joie, de regrets, d’humour, de drames. C’est prenant, bouleversant. Ca serre le cœur.

Gaby est métis. Son père est un Français installé depuis des années au Burundi. Sa mère est une réfugiée rwandaise, pays limitrophe. Gaby n’est donc ni vraiment Français, ni vraiment Rwandais, ni vraiment Burundais. Sa famille vit dans un quartier résidentiel, au milieu d’autres familles aisées et/ou immigrées. Ils sont des privilégiés. Blancs faisant des affaires en Afrique, employant des locaux pour toutes les tâches ingrates.

Dans cette impasse où il vit et qui constitue son univers, il y a sa bande de copains. Inséparables.

Et puis, les évènements vont se précipiter. Sa mère va s’en aller, la guerre éclate avec ses attentats, ses guet-apens, ses génocides. Le Burundi et le Rwanda sont en sang… Son enfance va se déliter en même temps et au même rythme que l’Histoire qu’il est en train de vivre. Gaby témoigne de la tragédie, de l’absurdité des conflits.

Ce récit en partie autobiographique est déchirant de finesse, de réalité.  L’émotion palpable. Le choc de la guerre civile qui déchire le Burundi, le choc du génocide auquel est confrontée sa famille rwandaise. Une enfance quittée trop brutalement, qu’il devra fuir.

Laissés derrière lui les amis, les jumeaux, Gino, les voisins, les récoltes de mangues, les baignades, les 400 coups, le soleil, la chaleur, les senteurs et les harmonies… Laissés sa mère perdue, les cadavres, les fantômes. Laissées les horreurs.

Un gros coup de cœur.

 


2017/92: Le rocher, Elisa SEBBEL

5 mai 1809, cinq mille soldats de l’armée napoléonienne sont déposés sur l’île déserte de Cabréra. Parmi eux, vingt et une femmes, dont une jeune cantinière de dix-huit ans qui vient juste de perdre son mari. Sur tous les visages, la même question : les a-t-on abandonnés à leur propre sort sur ce rocher aride ?
Le lecteur vivra avec Angélique ce drame oublié de notre histoire. Il partagera son quotidien, ses émotions, ses moments de joie, de tristesse, de peur, de doute, d’espoir et de désespoir. Il expérimentera la faim, la soif, le froid, la violence mais aussi des instants de bonheur immense, un amour qui emportera la raison et tous les sens et redonnera une raison de lutter, des moments exceptionnels d’amitié, de tendresse, de bonté humaine, il découvrira les ressources inattendues de l’humain quand tout semble perdu… Attrapée entre deux hommes, Angélique l’emportera dans le tourbillon de sa vie. Inspiré de faits réels, ce roman est troublant de vérité.

Tous les faits historiques de ce roman sont réels. Il s’agit d’un roman à la fois historique très bien documenté, uns histoire romanesque pleine de passion, d’amour et d’amitié, et une fiction.

 Ce 5 mai 1809, Angélique, vingt femmes et cinq mille soldats faits prisonniers lors de la bataille de Baylen, opposant les troupes napoléoniennes aux Espagnols. Ce sera une défaite pour l’Empereur. Ces prisonniers seront débarqués  sur l’île de Cabrera, Toute petite et désertique, sur laquelle il ne trouveront qu’un fort en ruines, une unique source d’eau potable, et un âne qui leur sera très utile. Quand ils atteignent ce bout de rocher, après une traversée meurtrière du fait des conditions hygiéniques impossibles et du manque de nourriture, Angélique a perdu son mari. Celui-ci n’a pas supporté les conditions de ce voyage.

Alors franchement, les romans historiques et les histoires d’amour, ce n’est pas du tout du tout mon truc. Mais ce roman-ci…. Ca se lit tout seul. Le style est agréable, fluide, prenant. Ce n’est pas qu’un roman historique et un roman d’amour. C’est bien plus que cela. J’ai découvert une page d’histoire que j’ignorais totalement, et déjà rien que pour ça, c’est top. La partie historique, le quotidien de ces hommes et femmes sur leur bout de rocher, est très bien documenté. C’est captivant.

Et puis, il y a ces personnages auxquels on s’attache très vite. Angélique, notre héroïne, qui après avoir perdu son amour, va être agressée (21 femmes, 5000 hommes…). Pour se prémunir des convoitises, elle va alors chercher la protection de Henri, chirurgien gradé, qui devient son compagnon sur l’île et qui va de ce fait la protéger. Avec l’aide aussi de quelques amis. Il y a Henri, Victor, Louis, Marie qui a accouché de jumeaux sur cette île aride … Toutes les jeunes femmes débarquées à Cabréra n’auront pas la « chance » d’Angélique. Les régiments se répartissent le terrain, le quotidien s’organise, qu’ils tentent comme ils peuvent d’agrémenter un peu.

J’ai adoré vivre avec Angélique sa captivité, ses doutes, ses espoirs, les moments de bonheur, la détresse parfois, l’amitié si forte qui les lient tous, les sentiments et les émotions étant forcément exacerbés par l’isolement et leurs difficiles conditions de survie.

Je remercie chaleureusement Elisa Sebbel de m’avoir permis de découvrir son univers. La fin laissant une porte ouverte, j’espère vivement lire la suite de leurs aventures.

 


2017/80: La cache, Christophe BOLTANSKI

« J’évolue à travers la Rue-de-Grenelle comme sur un plateau de Cluedo. A chaque tour, je découvre une nouvelle pièce. En guise d’indice, je dispose à ce stade d’une clé, d’un frigo à moitié vide, d’un samovar et d’une sonnette. Je ne suis pas en présence d’un meurtre, mais d’une disparition. »

Que se passe-t-il quand un homme qui se pensait bien français doit se cacher des siens, chez lui, en plein Paris, dans un « entre-deux », comme un clandestin? Quel est l’héritage de la peur, mais aussi de l’excentricité, du talent et de la liberté bohème?

Compliqué de décrire ce livre…

A travers la visite pièce par pièce de l’hôtel particulier habité par sa famille Rue de Grenelle, nous allons faire connaissance avec chacun des membres, marquants, de la famille de l’auteur, famille juive d’origine russe, et pénétrer l’histoire familiale. Un inventaire de chaque pièce va être fait, étage par étage, et par la même occasion, de chacun des occupants. On y rencontre les vivants, les morts, les absents, les espoirs, les batailles. Et puis il y a cette cache, cet « entre-deux » qui va s’imposer, qui va accueillir la peur et sauver la peau du docteur. Un passage difficile pour cette famille dont l’aïeule a déjà connu un déracinement précipité et un nombre certain de désillusions.

Les digressions sont nombreuses, les sauts à travers les époques aussi. Pour autant, on ne se sent pas perdu.

Même si j’ai eu du mal à crocher au sujet, le style est fluide et très agréable à lire. C’est un très bel hommage aux siens.


2017/77: Max, Michel QUINT

Leur rencontre a lieu à Lyon, en janvier 1943, dans un café proche des berges du Rhône. Agathe est étudiante en histoire et l’homme à l’écharpe se fait appeler Jacques Martel, marchand de tableaux niçois. La jeune fille ignore que, depuis que de Gaulle l’a chargé d’unifier la Résistance, il est aussi Max, chef désigné de l’Armée des ombres. Lui ne sait pas qu’il ne lui reste que six mois à vivre. Qui, de Max ou de Martel, est tombé amoureux d’elle? L’heure est à la violence, à la terreur, à l’héroïsme. La figure de Jean Moulin se profile sur cette guerre secrète qui fera de lui une légende…

Voici une histoire de la Résistance et de l’un de ses plus illustres représentants.

D’un côté, Agathe représente tous ces petits gestes faits par une multitude de personnes qui ont contribué à changer le cours des choses et qui ont construit la Résistance.

De l’autre Max nous éclaire sur la gestion des réseaux de résistance, l’organisation au niveau national des actions à mener et des troupes à diriger.

Michel Quint nous livre une fresque romanesque des derniers mois de Jean Moulin, ses combats, son œuvre. Le personnage d’Agathe met en exergue celui de Max, son caractère, ce qui le soucie. Même si la relation que Max entretient avec Agathe semble plus qu’improbable, elle rend cet éminent personnage plus humain et plus accessible.

Intéressant.

 


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