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2017/59: Le sourire de Robespierre, Olivier DE LAGAUSIE

Si Robespierre est incontestablement le personnage emblématique de la Révolution française, notre mémoire ne lui a pas pardonné la Terreur. Le 9 thermidor de l’an II, il est exécuté avec vingt-deux de ses derniers partisans, au grand soulagement d’une population exténuée, mais aussi des affairistes de tout poil. Il n’aura pas eu la tête de la belle Mademoiselle Lange, cette si jolie comédienne qui se louait dix mille livres par jour. Et la démocratie va poursuivre lentement sa construction sans lui. Mais savez-vous où est sa tombe? Savez-vous qui vient encore la fleurir aujourd’hui? Quelqu’un aurait-il pardonné à l’Ange de la mort? Avec la correspondance entre deux frères, nous retrouvons la vie à Paris sous la Terreur et la Convention thermidorienne, une société secrète qui veut poser les bases philosophiques et spirituelles d’une nouvelle nation, la campagne d’Italie avec les soldats de Bonaparte, Rome la ville éternelle qui a perdu la mémoire. Deux siècles plus tard, la veille de son mariage dans une bastide du Gers, un fantôme vient rendre visite à une jeune femme dans l’austère maison ancestrale de son futur époux. Que vient-il lui dire cette nuit? Elle ne croit pas aux fantômes, mais pourtant… Et pourquoi ce sourire indicible sur le visage de Robespierre?

Voici un roman à la fois historique, politique, spirituel et ésotérique.

A partir de la visite d’un fantôme attaché à la maison familiale et de la correspondance entre deux frères dans les années 1790/1800 (dont l’un est l’aïeul de l’époux), Capucine va retracer une partie de l’histoire familiale de Guillaume. L’un vit la Terreur instituée par Robespierre, l’autre la campagne d’Italie sous l’impulsion de Bonaparte. L’un et l’autre vont vivre et nous faire partager les grands heures d’une incroyable période de répression, de violence, d’épouvante, de notre Histoire.

Un roman par lequel, encore une fois, j’ai appris plein de petits détails historiques. Cela m’a quelque peu rafraîchi la mémoire. Qui aussi interroge quant à la rémanence de l’esprit. Croyez-vous que l’esprit survit au corps? Croyez-vous aux fantômes? Quant à Robespierre, aussi décrié fut-il, que l’on approuve ou non ses méthodes, que serait devenu notre pays sans son intervention?

Une lecture agréable, même si je ne croche pas vraiment aux personnages de Capucine et de Guillaume. Un roman qui interroge, beaucoup. Merci Olivier.

 


T’es pas ma mère, Prune BERGE

9782742739653

Adoptée à la naissance, Stéphanie a vingt ans quand elle reçoit une lettre de sa mère, qui a accouché sous X. En lisant le récit des circonstances de sa conception et de sa naissance, la jeune femme, qui se croyait en rupture de lignage, découvre qu’elle doit compter à présent avec une autre mère et qu’il lui faudra concilier deux familles, avec leurs territoires génétiques et leurs pays dans la peau. Mais deux mères, cela demande « deux mers » à traverser, afin de pouvoir soi-même mettre au monde un enfant sur une rive qui porte un nom.

Un court roman épistolaire très bien construit et touchant, relatant le ressenti des principaux protagonistes face à l’enfant adopté. Stéphanie d’abord, sa mère adoptive, sa mère naturelle, sa grand-mère.

Je regrette seulement que les idées développées au travers de ces correspondances ne soient pas menées à un réel aboutissement. Le sujet est trop vite survolé, quoique traité de façon intéressante. Il aurait fallu que les pistes de réflexion soient plus approfondies et menées à leur terme. Du coup, on a la sensation que certaines remarques relèvent plus du cliché que d’une approche réfléchie.

Une approche intéressante donc, mais je reste sur ma faim.


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