Archives de Tag: Nathalie Maranelli

Pour aller plus loin: le mouvement des sans-terre

Suite à la lecture de De miel et de saké, de Nathalie MARANELLI

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Le Moviento dos trabalhadores rurais sem terra (MST) ou Mouvement des sans-terre est une organisation populaire brésilienne qui milite pour que les paysans brésiliens ne possédant pas de terre, disposent de terrains pour pouvoir cultiver. Depuis la création du mouvement en 1985, 1722 militants ont été assassinés.

Histoire

Quand la couronne portugaise envahit le Brésil, elle divisa la terre en grandes propriétés, appelées les capitaineries héréditaires, qu’elle offrit à des aristocrates portugais, devenant alors seigneurs ou capitans. Ce titre garantissait à ses détenteurs le droit de désigner des autorités administratives, des juges et d’organiser la redistributions des terres. Ce système avait la particularité d’accorder un droit d’utiliser la terre et d’en récolter les profits, de façon héréditaire, mais pas de droit de propriété individuelle sur la terre, qui restait la propriété de la couronne. Le rôle de ces immenses propriétés était la production agricole, l’extraction de l’or et, surtout, l’organisation de la traite des esclaves (africains et indigènes) dans le but de transiter toutes les richesses produites jusqu’au Portugal.  L’agriculture se structura donc autour de grandes cultures de rentes et d’exportation.

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Pour aller plus loin: la déforestation de la forêt amazonienne

Suite à la lecture de De miel et de saké, de Nathalie MARANELLI

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Histoire

Après l’invasion européenne du XVIème siècle, la combinaison de plusieurs facteurs comme la prospection d’or, les maladies apportées par les Européens, l’esclavage et le boom du caoutchouc, l’Amazonie se dépeupla et la forêt grandit.

Le tournant dans la déforestation de la forêt amazonienne arriva dans les années 1960, lorsque les colons commencèrent à créer des fermes à l’intérieur de la forêt. Avant les années 1970, la forêt était relativement intacte. La déforestation s’accéléra énormément après l’ouverture d’autoroutes au cœur de la forêt, comme la Transamazonienne en 1972.

La déforestation amazonienne s’est grandement accélérée entre 1991 et 2004, jusqu’à atteindre un taux annuel de perte de surface forestière de 27 423 km² en 2004. Encouragée par le commerce international de viande bovine et de cuir, l’industrie de l’élevage bovin dans le secteur de l’Amazonie est responsable d’une grande part du problème, en faisant le moteur de déforestation le plus important au monde.

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2018/62: De miel et de saké, Nathalie MARANELLI

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Dans la forêt d’Amazonie, sur la terre des Guaranis, le vieux chef, le cacique, ordonne à Anahi de rentrer en Europe. La jeune métisse doit trouver ce mythique parchemin qui seul sauverait les Indiens de la mort annoncée. Le progrès, comme disent les  Occidentaux, ravage la forêt, et les terres ancestrales disparaissent inexorablement, emportant avec elles toute une civilisation.

De retour chez elle, à Paris, loin de la terre de ses ancêtres, Anahi doit trouver le secret de ce parchemin, le message que les Blancs sauront entendre. Avec la rencontre de deux cultures, c’est autour de la cérémonie du thé que le secret surgira : avec du miel ou avec du saké ?

SORTIE LE 8 SEPTEMBRE 2018

Tout d’abord, je remercie vivement les Editions Lazare et Capucine de l’envoi de ce service presse.

Voici un très joli roman. L’écriture est dénuée d’artifices et est empreinte d’une grande douceur. J’ai aimé le style de l’auteure, à travers lequel ressortent toute sa sensibilité et son empathie. Mais aussi ses prises de position.

L’arrière-grand-père d’Anahi est le chef et chaman d’une tribu amazonienne, les Guaranis. Il mise beaucoup sur la jeune femme pour faire passer son message et sensibiliser les Européens au problème de la déforestation massive de l’Amazonie (entre autres).

En effet, les tentatives d’ interventions du vieux chef sont restées lettre morte. Rien ni personne ne lève le petit doigt pour leur venir en aide et sauvegarder leur patrimoine. Le défrichage bat des records. Ce roman rappelle la catastrophe que représente cette déforestation et exploitation continues: le choc des cultures, le vol des terres aux tribus, la disparition de la faune et de la flore, le déplacement et l’occidentalisation des tribus, la perte des repères et des traditions ancestrales, le taux croissant de pollution, la diminution des ressources en eau, la crise écologique et énergétique, ….

Ce roman, c’est aussi une ouverture à l’Autre, c’est un encouragement au partage, chaque culture ayant à apporter aux autres, c’est une sagesse à partager. Ce roman met en avant  à la fois l’urgence de notre situation environnementale et la richesse de la diversité culturelle. C’est une éloge à la tolérance, et je pense, un parfait reflet de la personnalité de l’auteure.

J’aurais juste le regret que ce livre soit si court. J’aurais aimé en savoir davantage sur le quotidien, les mœurs et coutumes de la tribu, ici mise en avant au travers de la sagesse de Takia. Sur la culture nippone aussi, si riche en enseignements.

Bref, un joli récit, entre roman, autobiographie et conte initiatique. Un sympathique clin d’œil à la non moins sympathique Dame au Chapeau Noir… Un roman qui fait voyager, plein d’une belle philosophie de vie.

 


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