Archives de Tag: fantastique

2018/23: Le souffle des ténèbres, Frédéric LIVYNS

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Bryan et Suzy se rendent en Bretagne afin de se ressourcer. A proximité d’un étrange village que Bryan ne connaît qu’à travers les récits de son grand-père, ils découvrent les ruines d’un vieux château qu’aucune carte ne mentionne mais que tous les villageois paraissent craindre. Ils décident d’ignorer les avertissements et, animés par la curiosité, entreprennent de s’y rendre. Ils vont bien malgré eux réveiller la force maléfique qui y sommeillait. Un huis-clos surprenant oscillant entre légendes bretonnes et fantastique contemporain.

Après la mort de sa fille, Bryan se reconstruit doucement. Avec son épouse Suzy, ils viennent découvrir Munoz, un village breton d’où est originaire la famille de Bryan. S’il n’est encore jamais venu dans ce coin de Bretagne, il connaît l’endroit par les nombreux récits de son grand-père, qui a quitté le village à l’âge de huit ans dans des conditions qui restent troubles.

Bryan compte bien visiter tout ce qu’il est possible de voir dans la région, à commencer par ce mystérieux château noir à proximité du village, qui n’est répertorié nulle part. L’aubergiste tentera vainement de l’en dissuader, lui expliquant que de sombres légendes étaient attachées à ce lieu et qu’il était préférable de ne pas y aller. D’ailleurs, dans la région, tout le monde évite soigneusement d’y mettre les pieds. Même, on n’en parle pas. Mais Bryan est têtu…

Un thriller ésotérique et fantasmagorique intéressant. Moins sanglant et moins glauque que « Danse de sang », il reste un récit sombre construit sur d’horribles légendes: magie noire, satanisme, messes noires, sacrifices, … Tout y est. Jusqu’au cadre de ce roman: le château de la fille de Gilles de Rais, dans lequel elle avait entrepris de parfaire l’œuvre de son père… L’angoisse est bien distillée, le récit plutôt bien mené.

Un bon roman du genre. Merci aux Editions Lune Ecarlate pour ce service presse.

Je laisse la conclusion à l’auteur: « Le passé devait faire office d’assise, mais jamais de refuge. […] du chagrin peut jaillir l’espoir et des ténèbres peut naître la lumière. »

 


2017/95: Le piano aphone, Pierre BENAZECH

Si vous n’avez jamais contemplé de coucher de soleil sur Mars ou encore pêché dans un lac en papier. Si vous n’avez jamais eu l’occasion de discuter musique classique avec un fantôme ou de voler le vaisseau spatial du père Noël. Si vous n’avez pas de machine à écrire les rêves sous votre oreiller ou de séchoir à larmes dans votre salle de bain pour effacer vos chagrins. Si vous n’avez jamais rencontré de cigale violoniste ou de chocolatier itinérant. Si vous vous demandez qui a bien pu grignoter la lune. Si vous ne connaissez personne qui aime assez les bonbons pour avoir des larmes sucrées. Si vous n’êtes pas encore au courant que l’on installe des hôtels dans les anacondas ou encore si vous ne savez pas à quoi peut bien servir un piano aphone. Alors ce livre peut vous aider à rattraper le temps perdu.

Voici un court roman jeunesse fantastique très sympathique, amusant, épique, fantasque, farfelu, loufoque. On s’évade complètement.

Devant se rendre à C., Pierre s’endort dans le train. Il se réveille dans un lieu étrange, la Gare des âmes, où il fait la connaissance d’un singulier fantôme. Ce dernier erre là car il a perdu la mémoire et ne sait pas où il doit aller ou qui il doit attendre. La quête de Pierre pour retrouver le chemin de retour pour C. va être un vrai parcours du combattant, étonnant, presque burlesque. Les surprises et les rencontres vont s’enchainer.

Voici un roman agréable, distrayant et cocasse. C’est bourré d’humour et de poésie. C’est plein de références autant artistiques que littéraires. Les personnages sont attachants. Le Grand Rouge m’a beaucoup amusée. Monsieur Il m’a émue, ce personnage est formidable, empathique, délicat, sensible. L’idée de ce piano aphone, lié à l’âme de son musicien, est très belle et touchante. Il y a là une vibration émotionnelle merveilleuse.

Un bon moment de lecture que la visite de ce monde fantasmagorique, un peu entre Alice au pays des merveilles et les contes redoutables de notre enfance, mais tout en douceur.

Merci aux Editions Lune Ecarlate de cette découverte.


2017/35: Je ne suis pas un serial killer, Dan WELLS

1) Ne pas regarder les gens trop longtemps.

2) Ne pas éviscérer les animaux.

3) Ne nourrir que des pensées positives;

Son psy en convient, John Wayne Cleaver est sociopathe. A 15 ans, le charmant jeune homme fait de son mieux pour contrôler ses pulsions homicides, règles à l’appui. Ce qui n’a rien d’évident: sa mère tient le funérarium local. Là justement où finissent les victimes du « démon », serial killer décomplexé en pleine furie meurtrière dans sa ville. John est peut-être le mieux placé – et pour cause – pour l’arrêter…

Je crois que l’auteur a un peu fumé la moquette…

Voici un roman entre thriller et fantastique/horreur. Il y a un mélange des genres un peu bizarre ici à mon sens. C’est invraisemblable et rocambolesque.

J’ai trouvé ça plutôt agréable à lire, le style est fluide, et relativement amusant. Mais pas sure de lire la suite, Mr Monster. Je n’ai pas été plus emballée que ça par ce premier opus.


2016/01: Nouvelles Peaux, Collectif et Quentin FOUREAU

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Et si tout devait recommencer? Un meurtrier reçoit des sms d’outre-tombe, la mort s’invite en combinaison vinyle à une soirée lubrique, des momies philosophent sur les tombes, une fille muette hante une école abandonnée… alors que le monde moderne pensait être débarrassé des hantises du XIXè siècle, d’étranges phénomènes perturbent à nouveau les quotidiens. Un homme prétend invoquer la peste, des étudiants en médecine mènent des expériences sur le magnétisme, un téléphone ne veut plus s’arrêter de sonner, … Du Chat noir au Corbeau, dix auteurs réinterprètent à leur façon les histoires extraordinaires et autres nouvelles tirées de l’œuvre du maître du fantastique, Edgar Allan Poe. Il faudra affronter le surnaturel, l’invraisemblable et la folie, perdre tous ses repères, pour arriver au bout de l’horreur.

Très intéressant ce recueil de nouvelles paru aux Editions Luciférines. Délires, hallucinations, paranormal, on ne sait pas trop. Folie, surement. Et parmi ces auteurs, je vais aujourd’hui retenir une nouvelle. Celle de Quentin Foureau, « Il paraît que je suis fou« , très intrigante. Voici un récit, à l’image des autres d’ailleurs, qui inspire le trouble, l’inquiétude, à donner la chair de poule. Ce récit-là met particulièrement mal à l’aise, au fur et à mesure que l’on prend conscience de la folie du narrateur. Celui-ci s’installe dans une école désaffectée. Il croit les objets doués de conscience et d’une vie propre. Il entretient une étrange relation avec une jeune femme présente dans ces locaux, tout aussi étrange. D’ailleurs, on ne sait pas trop s’il s’agit d’une jeune fugueuse, par exemple, ou d’un cadavre abandonné là.  Je n’en dis pas plus pour ne pas vous gâcher le plaisir de cette découverte.

Une plume intéressante, donc. Ce n’est d’ailleurs pas le seul recueil auquel Quentin Foureau a participé puisqu’il a aussi écrit dans Maisons Hantées, également paru aux Editions Luciférines. Recueil que je n’ai pas encore lu, mais cela ne saurait tarder. Je vous en reparlerai le moment venu.

Je vais tricher, et reprendre le descriptif qui est donné dans Nouvelles Peaux, puisque je ne ferai jamais mieux: ses nouvelles abordent les thèmes de l’aliénation progressive, l’isolement dégénérescent, la sublimation artistique, les contre-cultures, le refus des limites et la construction d’une situation poétique et surnaturelle qui finit par dépasser ses personnages. Nourri par le black métal, il trouve ses influences littéraires dans les œuvres de HP Lovecraft, Chuck Palanhiuk ou Poppy Z. Brite. Au cinéma, les drames d’Harmony Korine et les films de Lars von Trier le fascinent. Et je peux vous dire qu’on les ressent bien, ces influences dans ses nouvelles…..

Vous pouvez aussi le lire ici (Le crachoir de Flaubert) et dans les numéros 7, 8, 10, 13, 14, 18, 20 et 23 de l’Effeuillée. J’ai personnellement eu un coup de cœur pour « Conte pour un miroir et un printemps » paru dans le n°10 (une réécriture de « De l’autre côté du miroir », de Lewis Carroll) et pour « Les bois » paru dans le n°23, qui n’a pas été sans me rappeler « La petite fille qui aimait ton Gordon de Stephen King. L’écriture est fluide, très agréable, limpide; les récits très efficaces: à un moment, tu flippes…

Mon seul bémol: c’est trop court…. A la fin de chaque nouvelle, j’en voudrais encore. Un talent à suivre donc, que j’adorerai pouvoir lire un jour sur un roman. Je suis persuadée qu’il serait très bon dans cet exercice.

Allez lire tout ça, et revenez me dire ce que vous en aurez pensé. Je suis sure que vous ne serez pas déçus.


L’anneau de Moebius, Franck THILLIEZ

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Pour sa première enquête, Victor Marchal aborde le métier de flic par sa plus noire: une actrice du porno torturée, une plongée dans le monde des déviants sexuels et des monstres de la nature. Depuis toujours, Stéphane Kismet est hanté pas des images prémonitoires, mais cette fois elles obéissent à une terrifiante logique. Dans ses rêves, Stéphane possède une arme, il est recherché par la police, une petite fille est morte…Les trajectoires de Victor et Stéphane vont se rejoindre. L’un n’a encore rien vu, l’autre ignore qu’il sait déjà tout…

J’aime beaucoup les écrits de THILLIEZ. Celui-ci n’échappe pas à la règle. C’est très bon. Très surprenant aussi. C’est le premier THILLIEZ que je lis qui tienne du fantastique. On est toujours dans du thriller hein, mais là, c’est bien barré…

Pour ne pas changer, c’est très prenant, haletant même. On est toujours dans ambiance très sombre. Le héros est enfermé dans cet anneau de Moebius dont il cherche désespéremment à échapper, sans pour autant comprendre comment. Il se lance alors dans une quête effrénée contre lui-même, essayant de contrecarrer ses visions. Pas de temps mort, un suspens soutenu d’un bout à l’autre du roman. Jusqu’à sa conclusion infernale. J’ai adoré.

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Dans le cadre du Challenge Thrillers et Polars 2014-2015 de Canel


Un jour des choses terribles, Laurent BOTTI

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D’abord, la brume. Tenace, envahissante, qui noie tous les repères. Ensuite la première mort. Naturelle… quoi que. Et puis ces enfants dont les jeux sont loin d’être innocents. Vous êtes à Laville-Saint-Jour, avec ses vestiges gothiques, ses gargouilles et ses morts mystérieuses. N’oubliez pas: Un jour, des choses terribles arriveront; et ce jour-là, plus rien, jamais, ne sera comme avant.

 Pas mal du tout. C’est captivant.

J’ai hésité un bon moment pour me décider s’il s’agissait d’un simple thriller ou si par hasard il n’y aurait pas une touche de fantastique. L’auteur avance la carte du surnaturel, doucement, quelques insinuations, puis s’arrête. Cela revient plusieurs fois, avant d’éclaircir le lecteur. J’ai aussi noté la répétition (un peu excessive?) de l’expression « à l’instar de ». Un tic de langage?

Cela n’enlève rien au plaisir de cette lecture. D’après ce que j’ai compris, ce titre-là serait la suite de Pleine brume, que je n’ai pas lu. Du coup, il me manque peut être quelques éléments. Toujours est-il que Botti maîtrise son sujet. C’est inquiétant, et l’histoire a bien piqué ma curiosité.

Je suis en train de lire Fatale lumière. Je vous dirai…

 

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Dans le cadre du Challenge Thrillers et Polars 2014-2015 de Canel


L’encre et le sang, Franck THILLIEZ et Laurent SCALESE

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Au fond d’un vieux garage hongkongais, ELLE est là. ELLE l’attend.

La machine.

Il suffit de taper. Et tout s’écrira, DANS LA REALITE. Très vite, l’écrivain William Sagnier comprend qu’il tient là l’instrument de sa vengeance. La femme qui l’a trompé. L’homme qui lui a volé son livre. Tous ceux qui l’ont humilié, utilisé, détruit, seront punis à leur tour. La vie, la mort, la toute-puissance au bout des doigts, là où se mélangent l’encre et le sang…

Nouvelle fantastique très courte (118 pages). Plutôt bon et original.

A conseiller aux amateurs de Stephen King.

 


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