Archives de Tag: Anticipation

2018/57: Dans le ventre des mères, Marin LEDUN

 

Dans-le-ventre-des-meres

Une explosion anéantit un village ardéchois. Dans un décor apocalyptique, les sauveteurs exhument des corps, véritables cobayes humains, ayant subi des mutations génétiques. Une femme, Laure Dahan, apparaît dans les décombres. Mais ses jours sont comptés. Son unique obsession: mettre à l’abri sa fille avant qu’il ne soit trop tard. Pour cela, elle est prête à tout et n’hésite pas à semer la désolation sur son passage. Une course-poursuite s’engage à travers l’Europe entre Laure et Vincent Auger, le commandant en charge de l’enquête. Dans un monde où s’effritent les frontières entre le bien et le mal, il devra choisir son camp.

A la fois thriller scientifique haletant et roman d’anticipation.

Voici le récit d’une course contre la montre qui voit s’accumuler les bains de sang et les cadavres. Le roman s’ouvre sur l’explosion terrible qui détruit totalement un village isolé. 90 corps vont être retrouvés qui vont donner des sueurs froides aux enquêteurs. De ce charnier, une femme est aperçue qui s’enfuit. Vincent Auger, policier, va la traquer sans trêve. Elle, Laure Dahan, est au centre de toute cette histoire. Elle est prête à tout pour retrouver sa fille et la mettre à l’abri. Et aussi pour assouvir sa vengeance…

C’est très bon! C’est percutant et perturbant. Le rythme est effréné , tout va très vite. Pas le temps de s’ennuyer ni de réfléchir. Le temps est un ennemi,  chaque seconde est comptée.

Ce roman met en avant des sujets très sensibles,  et des questions éthiques qui prêtent à de longues réflexions.

Un auteur que je continue à découvrir de roman en roman, et qui ne m’a pas encore déçue.

 

 


2018/37: Notre République, Léonel HOUSSAM

51lVhrsONlL

Deux cent treize hommes et femmes pénètrent dans le village d’Orgape. Les quelques soixante-quinze personnes vivant dans les maisons longeant la rue principale sont saisis au petit matin, extirpés de leurs lits, poignets liés dans le dos, avant d’être parqués dans une grange non loin de l’entrée ouest et dans un garage à tracteurs au centre du village en face de la maison. Les assaillants ne perdent pas de temps et s’activent rapidement pour fabriquer des barrages et protéger les maisons placées sur les lieux stratégiques. Ils vident les quatre semi-remorques de leurs contenus : nourriture, armes, matériels informatiques, générateurs, purificateurs d’eau et l’ensemble des effets nécessaires pour tenir un siège. Toutes les voitures de passage sont détournées, priées de rebrousser chemin car le village est fermé pour cause de déminage d’une bombe non -explosée de la Seconde Guerre Mondiale.

Cette fiction qui se situe dans un futur proche, très proche, met en avant Bertrand, un insurgé incontrôlable qui mène un combat féroce contre un capitalisme moderne devenu fou, dangereux et totalement destructeur. Cette nouvelle est le préambule à un vaste cycle -« Avant Extinction » – comportant quatre romans composés par Léonel Houssam et qui paraîtront une fois achevés durant les mois et années à venir. Dans un monde définitivement condamné à disparaître, quelques individus vont débuter une quête chaotique et folle afin de tenter d’échapper à l’inexorable extinction de l’Humanité telle que nous la connaissons aujourd’hui.

Voilà, Bertrand mène sa révolution. Avec ses partisans, il prend en otage un village qu’il isole du reste de la société et y instaure Sa République. Une République à sa façon… Et qui, si elle a été établie sans trop de mal, va connaître de grosses difficultés…

Parce que Bertrand n’est quand même pas très sain d’esprit. Il pète carrément les plombs même.

Ce récit m’a fait penser à la chanson de Mylène Farmer, « Désenchantée ». « Tout est chaos / A côté / Tous mes idéaux: des mots / Abimés… » « Plus rien n’a de sens, plus rien ne va ». Cette nouvelle est un récit du chaos, préambule à l’extinction de notre société qui s’atrophie: surconsommation de masse, verrouillage des idées, contrôle des pensées, des désirs et des besoins. Asphyxie générale d’un monde dans lequel on s’acharne à produire toujours plus, duquel les hommes sont des prisonniers consentants.

Bertrand aurait voulu faire réagir cette « génération du vide », une génération qui est née et a grandit dans un état de crise permanent; une génération piégée dans ce qu’elle a contribué à construire, un monde en cours d’extinction, agonisant, désenchanté, qui n’offre plus aucun espoir de quoi que ce soit de meilleur. Une génération qui a grandi avec la technologie, la communication à outrance. Une génération urbaine, connectée, consommatrice, mais passive, autocentrée, égocentrique, superficielle.

Une génération résignée, qui se laisse mener par le bout du nez sans réaction, qui accepte le mépris si elle conserve sa société telle qu’elle est, une société narcissique, où le paraître et l’hédonisme sont rois. Une génération qui n’attend rien.

Une génération Nabilla, vide et pathétique. Une génération individualiste, stupide, abrutie, futile et ridicule. Une génération qui ferme les yeux sur les manipulations de leurs dirigeants, que plus rien ne choque. Les conflits, le voyeurisme, l’exhibition sont monnaie courante et sont devenus la normalité.

Un récit très sombre, tu l’auras compris, mais percutant et très intéressant. Une écriture sans fioritures, sans concessions. Un atmosphère anxiogène à souhait, le désespoir…

Une très belle plume. A suivre.


2017/16: Demain les chats, Bernard WERBER

Pour nous, une seule histoire existait: celle de l’humanité. Mais il y a eu LA rencontre. Et eux, les chats, ont changé à jamais notre destinée.

D’abord merci à Mon Homme qui me voyait lorgner sur ce livre d’avoir eu la gentillesse de me l’offrir.

J’ai toujours beaucoup aimé Bernard Werber. J’ai toujours eu un vrai coup de cœur pour ses écrits, toujours décalés, plein d’anecdotes, de réflexions pertinentes, tout ça… J’ai suivi pas à pas la succession de ses romans. D’abord la trilogie des Fourmis, le cycle des Anges, celui des Dieux, Le livre du voyage, Le papillon des étoiles, …. Bref, j’aime.

Là, je ne sais pas pourquoi, je ne croche pas. Il y a pourtant toujours les ingrédients qui m’ont fait le suivre jusqu’à maintenant, mais pourquoi donc, ce qui passait parfaitement avec les fourmis ne fonctionne pas pour moi avec les chats. Il y a pourtant matière à réflexion, largement même, comme j’apprécie livre après livre, mais je n’ai pas réussi à m’immiscer dans l’ambiance de ce nouveau récit, cette atmosphère-là n’a pas réussi à m’atteindre.

Une déception donc.

 


2016/53: Black out, Marc ELSBERG

9782253098690-001-T

Par une froide soirée d’hiver, le réseau électrique européen commence à lâcher. De nombreux pays s’enfoncent dans l’obscurité et plusieurs centrales nucléaires mettent en danger la vie de millions d’êtres humains. Menace terroriste ou défaillance technique? Piero Manzano, ex-hacker italien, croit savoir qui est responsable. Avec l’aide d’un policier français d’Europol, François Bollard, Manzano s’engage dans une véritable course contre la montre face à un adversaire aussi rusé qu’invisible.

Voici un roman qui fait froid dans le dos. Moi, Marc Elsberg m’a donné des sueurs froides. Parce que ce roman est parfaitement crédible. Cela pourrait arriver. Cette perspective rend le livre à la fois intéressant dans la gestion de la catastrophe, percutant, effroyable.

Rends toi compte: un jour, il n’y a plus de courant. Plus du tout. Hors, aujourd’hui, l’électricité régit absolument tout. Sans électricité, nous n’avons plus rien, tout est bloqué. Plus de chauffage, plus de lumière, plus d’eau chaude, plus d’information, plus de musique, plus de confort, plus d’hôpitaux fonctionnels. Plus d’essence, donc plus de transports. Plus de possibilité de conservation (donc toute la filière agro-alimentaire s’écroule). Pour commencer. Et ensuite, tout le reste….

Voilà un scénario angoissant au possible. Et si? Bien sur, on se projette dans ce possible avenir apocalyptique. On prend conscience de l’ampleur des possibilités et du chaos que cela engendrerait. Et encore là, les choses sont minimisées puisque pour les besoins du roman et de sa conclusion, les autorités conservent un accès énergétique et à internet. Ce qui ne serait pas le cas bien sur dans la réalité.

Un roman qui amène donc à une intense réflexion. A lire absolument.

 


%d blogueurs aiment cette page :