Archives de Catégorie: Témoignages et documents

2021/08: Ma grande voyageuse, Fragments, Jacinthe MAZZOCCHETTI

Ma grande voyageuse

« C’est étrange comme l’absence est envahissante. Lierres. Rosiers sauvages. Orties. Chardons. Ronces. Elle s’infiltre, brise les portes, les fenêtres. Ses tentacules forcent le passage. Détruisent. Pénètrent chaque fêlure. Impitoyable. »

« Je voudrais m’asseoir au coin d’un feu, maman et que tu sois là, que tu joues du piano. J’adorais ça. T’écouter jouer du piano. Que ta musique me berce. Me transporte. Me transperce. Tes doigts qui courent les notes. Et mes doigts après les tiens. »

Elle s’est réveillée avec cette urgence à poser des mots, avec ce besoin de raconter la banalité de l’absence. Ce non-sens qui obsède. Juste envie de lui écrire. Pour la retenir encore un peu. Pour lui dire au revoir, lui dire sa vie, son amour aussi. Et puis, peut-être, la laisser partir. Et réapprendre à sourire.

Service presse

Ce matin, maman, je me suis levée avec ce besoin de t’écrire. Une évidence. Un pas en avant. Le premier. Eclaircie dans le brouillard. T’écrire pour ne pas oublier. T’écrire pour rester en lien. T’écrire pour te raconter à tes petits-enfants. Pour moi aussi, me raconter des histoires pour mieux dormir.

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2020/06: La mémoire saisie d’un tu, Francis BEREZNE

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Deux courts récits, l’un dense, chahuté, violent, l’autre où l’on entrevoit peut-être la sortie du tunnel… Le choc des souvenirs de l’hôpital psychiatrique: images de lieux, de corps mutilés, de visages éteints, relayées par les mots. Après le «tu» qui seul permet au narrateur d’établir la distance nécessaire au travail de la mémoire, reviennent la parole ou le «je» et une pensée qui vagabonde.

Partenariat

Je remercie Masse Critique de Babelio et les Editions La Chambre d’échos pour l’envoi de ce service presse.

Voici un livre très court, singulier, composé deux courts récits sur l’enfermement. Deux récits sur la folie dans le cadre d’unités psychiatriques. Très probablement largement autobiographique je pense. Ce récit est trop intime je crois pour n’être qu’une fiction. Lire la suite


2019/39: Une guerre sans fin, Léa CLEMENT

Touchée par une amnésie partielle et en proie aux plus cruelles inquiétudes, May, une jeune trentenaire, décide d’écrire pour tenter de reconstituer, à travers ses souvenirs, les événements de son passé. En effet, May grandit à Beyrouth, durant la guerre civile libanaise, et « son enfance née posthume se désagrège sous les feux de la mitraille ». En dépit de son jeune âge, c’est seule qu’elle affrontera la cruauté de sa mère, la peur de la guerre et l’effroi de la prison. Confrontée aux tourments de l’Histoire du Liban et au monde arabe ravagé par le despotisme et l’obscurantisme, comment parviendra-t-elle à survivre et à se construire ? Et arrivera-t-elle à retrouver sa mémoire ? Mêlant réalité et fiction, ce roman est poignant et audacieux. La riche palette de la romancière colore le tragique. Sa plume poétique et son humour sarcastique peignent le monde de May, vu à travers ses yeux d’enfant d’abord, puis de jeune adulte, qui a côtoyé la mort et la folie, dans sa lutte pour devenir une femme orientale et libre.

Tout d’abord, un grand merci à l’auteure et à La Voie de Calliopé, conseil littéraire bénévole, de m’avoir fait découvrir ce roman.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ça démarre très fort. En effet, le roman s’ouvre sur une scène choc. Nous sommes à Beyrouth, à un barrage militaire, où a lieu une exécution publique. A ce moment, une femme enceinte se retrouve bloquée à ce barrage. Elle y mettra au monde sa fille, May.

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2019/25: Le confort de l’autruche, Martine MAGNIN

 

A paraître le 3 Juin 2019

 

« Tu sais, Jenny, derrière ces murs, on enferme les petites filles qui parlent trop. »

Petite fille docile et sensible, Jenny passe les sept premières années de sa vie dans le mensonge et la douleur. Elle survit, et raconte avec courage et détermination la maltraitance sexuelle et le déni familial. Le ton, sobre et pudique, est celui d’une violence rentrée et maîtrisée sous forme d’interrogations quant au rôle d’une mère.

Plutôt que de se concentrer sur les agissements du prédateur et d’accuser, « Le confort de l’autruche » dénonce avant tout le comportement des proches, mère et grand-mère, engluées dans leurs mensonges, leur passivité et leur confort organisé. Toute la particularité de ce texte se situe dans l’évocation d’une tacite malfaisance familiale et affective.

Si tu me lis régulièrement, tu sais déjà qu’à force d’enchaîner ses livres, tous différents mais tous empreints de sa très fine sensibilité, Martine Magnin est devenue une copine.

Aussi m’a-t-elle confiée son dernier ouvrage qui paraîtra lundi prochain.

Et vois-tu, tu vas très étonné, il s’agit encore une fois d’un très beau récit, un roman témoignage, un roman dur et fort, un roman coup de poing.

Jenny est une petite fille comme toutes les autres, qui vit ses premières années dans la joie et l’allégresse des années d’après-guerre, dans un Montmartre encore rustique, joyeux et insouciant. Elle y occupe un petit appartement, très chiche, avec sa mère et sa grand-mère.

Mais voilà, le bonheur ne va pas durer. Sa mère rencontre M, l’homme de sa vie… Le cauchemar de Jenny. Et la vie bascule.

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2019/23: Pile et face, Patricia FONTAINE

Trois vies, trois destins se croisent et entament une quête identitaire et une catharsis au travers d’un fait historique, le coup d’Etat de Pinochet au Chili en 1973 et le régime totalitaire qui a terrorisé la population chilienne pendant dix-sept ans.

Clarisse est contrainte de fuir au Chili, à Santiago. Pour la première fois après quarante-deux ans d’exil, Marta retourne à Santiago. Au cœur de l’été austral, elles découvriront que celui qui les réunit, au seizième étage, sur le toit d’un des immeubles massifs de la capitale, est « La Fouine brune ». De quel ennemi est-il question? Comment vont-elles se retrouver à déterrer un pan, toujours à vif, de l’histoire récente du Chili?

Pile et Face s’est façonné à partir de témoignages recueillis en Belgique et au Chili, de séjours à Santiago et dans le désert d’Atacama, de lectures et de films. Le passé et le présent s’articulent autours de faits et de vécus.

Tout d’abord, je remercie vivement les Editions Academia de l’envoi surprise de ce service presse (merci Anne d’avoir pensé à moi!).

Amélia Dupuit obtient un poste d’aide-soignante à la Résidence Saint-Jacques, une maison de repos et de soins pour personnes âgées. Mais voilà, son passé va très vite la rattraper. Derrière Amélia se cache Clarisse, traquée par Mike, qui la considère comme sienne. Mike tient Clarisse. Il l’offre en pâture lors de ses soirées, et Clarisse n’a pas le choix. Elle croyait avoir réussi à échapper à son bourreau et commencer une nouvelle vie sous l’identité d’Amélia, mais…

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2019/21: Voyage intime au milieu de mémoires à vif, le 17 octobre 1961, de Marie-Odile TERRENOIRE

Comprendre l’enchaînement des circonstances qui ont conduit au massacre d’octobre 1961 à Paris fut le projet de l’auteure, fille de Louis Terrenoire, ministre du général de Gaulle et porte-parole du gouvernement de février 1960 à avril 1962. Cinquante ans après le drame provoqué par la répression policière, elle cherche à déterminer les responsabilités gouvernementales tout en s’interrogeant sur l’utilité des commémorations répétitives des massacres passés pour conjurer l’avenir. Elle raconte le long cheminement de sa recherche. C’est au nom d’une lucidité personnelle et pour en avoir le cœur net qu’elle se nourrit des dossiers que son père a laissés aux Archives nationales : son journal et les notes qu’il a prises sur le vif au Conseil des ministres. Ce sont des documents inédits que Marie-Odile Terrenoire met en regard avec les recherches les plus connues sur la tuerie d’octobre 1961, celles de Jean-Luc Einaudi, de Jean-Paul Brunet et celle de Jim House et Neil MacMaster. Elle éclaire les rôles respectifs de Maurice Papon, Roger Frey, Michel Debré et du général de Gaulle. Elle décrit comment la ligne gouvernementale se traduit par altérations successives au niveau de l’exécution.

Tout d’abord, je remercie Masse Critique de Babelio et les Editions Recherches de l’envoi de ce service presse très intéressant.

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2019/18 : Où on va papa? Jean-Louis FOURNIER

  • Editions Le livre de poche
  • ISBN: 978-2253127840
  • 160 pages
  • Pour le commander: Amazon, Cultura, chez ton libraire.

Un père décide d’écrire un livre à ses deux garçons handicapés : ses peines, ses remords mais aussi ses joies. Une œuvre littéraire plus que documentaire, sorte de déclaration d’amour disloquée, dans un style incisif et clair, faits de chapitres courts comme des respirations suspendues. 150 pages pour se souvenir de Mathieu et de Thomas, rire pour ne pas pleurer.

J’aime ces petits livres de Jean-Louis Fournier dans lesquels il livre ses drames, toujours avec un humour acide.

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