Archives de Catégorie: Humour

2023/02: Le Serpent majuscule, Pierre LEMAITRE

Le-Serpent-majuscule

« Avec Mathilde, jamais une balle plus haute que l’autre, du travail propre et sans bavures. Ce soir est une exception. Une fantaisie. Elle aurait pu agir de plus loin, faire moins de dégâts, et ne tirer qu’une seule balle, bien sûr. »
Dans ce réjouissant jeu de massacre où l’on tue tous les affreux, l’auteur use avec brio de sa plume caustique. Avec cette œuvre de jeunesse, il fait cadeau à ses lecteurs d’un roman noir et subversif qui marque ses adieux au genre. Dialogues cinglants, portraits saisissants, scénario impitoyable : du pur Pierre Lemaitre.

5 mai 1985. Mathilde trépigne derrière son volant. Elle a 63 ans, elle est « petite, large et lourde » et est une ancienne résistante, une des meilleures de son réseau. Là, la circulation l’insupporte; elle va être en retard; elle doit rejoindre l’avenue Foch. Finalement, Mathilde arrive dans les temps, se gare, ouvre sa vitre et regarde dans son rétroviseur. Un homme promène son chien dans la contre-allée. Alors Mathilde descend de voiture, dégaine un pistolet, tue l’homme et le chien et repart tranquillement. Du travail bien fait …

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2022/12: Cinquième étage, Cyrille AUDEBERT

5è étage

Ce livre est un pur OVNI où Humour, Gore et Sexe font bon ménage.
Un homme, persuadé que la planète est envahie par les extraterrestres, décide de sauver le monde avec l’aide des héros des séries des années 60-70.
Rêve ? Réalité ? Quelle importance, c’est trop bon !
À ne pas lire au lit si vous êtes en couple, votre partenaire ne supportera pas longtemps de vous entendre glousser pendant son sommeil.

Service presse et partenariat SimPlement.

Je te présentais il y a peu Cyrille Audebert au travers de sa nouvelle L’odeur de la campagne. Que j’ai adorée, d’ailleurs. Je me demandais si son talent serait à la hauteur d’un format roman.

Essai transformé…

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2019/40: Chiche!, Lydie LEFEVRE

Romane aurait tout pour être heureuse : des enfants, une belle propriété, un chien, deux chats et un poisson rouge. Malheureusement, elle a aussi une belle-famille envahissante et un mari, aigri par son âge avancé et plus soucieux de ses affaires que de sa femme. Se sentant complètement délaissée, elle va tenter de fuir la routine du quotidien…Mais cette fuite sera-t-elle acceptée par ses proches? Arrivera-t-elle à trouver l’étincelle dans sa vie qui lui permettra d’être enfin heureuse ?Et si un mystérieux coup de fil lui apportait la solution?

Tout d’abord, je remercie Lydie de m’avoir confié son nouveau bébé. Merci pour ta confiance renouvelée. Bisous!

Attaquons le vif du sujet!

Romane a tout pour elle, et tout pour être heureuse. Mais notre Romane est une « desperate housewife »: 3 ados qui ont de moins en moins besoin d’elle, son mari Gary qui passe sa vie à son entreprise et brille donc par son absence. Son quotidien est devenu trop routinier. Elle se désespère dans cette vie ennuyeuse…

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2019/18 : Où on va papa? Jean-Louis FOURNIER

  • Editions Le livre de poche
  • ISBN: 978-2253127840
  • 160 pages
  • Pour le commander: Amazon, Cultura, chez ton libraire.

Un père décide d’écrire un livre à ses deux garçons handicapés : ses peines, ses remords mais aussi ses joies. Une œuvre littéraire plus que documentaire, sorte de déclaration d’amour disloquée, dans un style incisif et clair, faits de chapitres courts comme des respirations suspendues. 150 pages pour se souvenir de Mathieu et de Thomas, rire pour ne pas pleurer.

J’aime ces petits livres de Jean-Louis Fournier dans lesquels il livre ses drames, toujours avec un humour acide.

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2019/11: Un clic de trop, Lydie LEFEVRE

  • Auto-édition
  • ISBN: 9781981023783
  • 216 pages
  • Pour commander: Amazon

Sarah, femme au foyer. Xavier, médecin. Une vie de couple comblée par Paul et Manon, leurs deux enfants. Ce noyau familial va subitement se briser. Pour un clic de trop ? Celui que Sarah n’aurait jamais dû lancer ? Une situation qui va mettre en danger sa famille. Jusqu’où poussera-t-elle ses limites ? Comment s’en sortira-t-elle ?

Sarah est une femme intelligente, heureuse, accomplie. Elle élève ses deux enfants et s’occupe de la comptabilité de son mari. Mais voilà, cette année, le deuxième va à l’école. Et Sarah, en ménagère organisée qu’elle est, a vite fait de venir à bout de ses taches journalières. Et alors, l’ennui la prend. Elle va se connecter sur l’ordinateur de Xavier, qui lui sert habituellement à mettre à jour la comptabilité du cabinet médical, et, n’ayant que ça à faire, va se laisser entraîner par des spams…

Malgré la gravité du sujet, la plume de Lydie Lefèvre reste légère, fluide, enjouée. Ce qui rend d’ailleurs ce roman si plaisant à lire.

Il s’agit d’une comédie dramatique. Lydie met en scène cette charmante mère de famille, à qui tout réussi, qui nage dans le bonheur, et qui d’un coup, voit basculer sa vie. L’addiction n’est pas un sujet facile à traiter, mais Lydie s’en sort haut la main. C’est tout machinalement qu’elle va décortiquer l’addiction de Sarah au jeu, ses comportements, sa déchéance.

Nous accompagnons Sarah dans sa lente descente aux enfers. Nous allons assister impuissants à ses changements. Nous allons voir la gangrène s’installer, l’addiction insidieuse se faire sa place dans son cerveau, et prendre petit à petit toute la place dans sa vie. C’est un engrenage infernal: un petit peu, et puis un peu plus, encore plus, jusqu’à ne plus penser qu’à ça et être prêt à n’importe quoi pour avoir sa dose d’adrénaline.

Sarah va au fil des pages faire preuve d’une mauvaise foi à toutes épreuves. Elle devient de plus en plus égoïste, usant de mensonges et de manipulations pour assouvir son besoin. Elle n’hésite pas à tenter toujours plus, sans mesurer vraiment son inconséquence, ni les menaces qu’elle fait peser sur sa famille, jusqu’à la disloquer. Heureusement que Sarah est bien entourée…

Lydie traite avec humour et brio la façon dont peu s’instiller une addiction, les comportements irresponsables et irréfléchis qui en découlent, les dérives d’internet, la facilité avec laquelle il est possible de souscrire une multitude de crédits à la consommation, entraînant le joueur dans un abysse insondable… On se rend compte que ça n’arrive pas qu’aux autres, que n’importe qui peut se laisser avoir, et à quelle vitesse la nécrose s’installe… On voit comment une famille bien sous tous rapports peut complètement éclater et sombrer. Comment une personne intelligente, saine d’esprit, responsable, peut d’un coup basculer et s’enliser jusqu’à tout perdre.

Une belle lecture, malgré quelques libertés qui ne portent pas préjudice au récit (comme par exemple le rôle et les règles d’intervention d’un huissier). A lire.


2019/07: La Brasserie des Fleurs Fanées, Bénédicte CHAPLART

  • Editions Edilivre
  • ISBN-10: 2414287934
  • ISBN-13: 978-2414287932
  • 244 pages
  • Pour commander: Amazon

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À 27 ans, Méline a un caractère bien trempé. Passionnée de musique rock, elle travaille dans un supermarché au cœur de la Champagne. Elle adore se détendre à la Brasserie des Fleurs Fanées, un endroit particulier. Quand la nuit s’annonce, elle rentre seule.

Mais au fond, tout au fond, elle n’aspire qu’à une seule chose : rencontrer le grand amour. Jusqu’au jour où un mystérieux inconnu dépose sur le pare-brise de sa voiture un post-it…

Et si tout avait commencé à la Brasserie des Fleurs Fanées ?

Tout d’abord, je remercie Bénédicte Chaplart, de m’avoir à nouveau fait confiance en m’envoyant ce second service presse. Si tu as déjà lu La comtesse rouge, tu vas être étonné(e). Ce nouveau roman n’a rien à voir. Il s’agit là d’une romance, mais une romance au rythme enlevé.

En effet, Méline, l’héroïne, est une jeune femme au caractère explosif! Méline traverse ce qu’on peut nommer un désert amoureux. Elle en a marre de son célibat! Heureusement, elle peut compter sur ses copines et son meilleur ami, Marco, un gay extraverti, pour lui mettre du baume au cœur. Jusqu’à ce qu’un inconnu commence à déposer des post-it sur son pare-brise…

Ne t’attends pas à une romance à l’eau de rose. Non non non… Ce récit-là est drôle et rocambolesque. Les personnages ont du caractère et un franc parlé… cash (peut être même un peu trop pour mon goût personnel). Les dialogues sont directs et sans ambages. Et les réparties fusent… Pas le temps de s’ennuyer. Avec Méline, il se passe toujours quelque chose.

Tu l’auras compris, c’est une romance agréable à lire, avec des personnages détonants et un style franc qui ne s’encombre pas de fioritures. C’est un récit enjoué qui a du punch! Je te laisse découvrir…


2018/81: La Grosse ou les tribulations d’une factrice, Raphaële LACROIX

Agnès, jeune factrice à Auxerre, s’ennuie. Abandonnée enfant par un père énigmatique, mal aimée par sa mère qui ne s’est jamais remise de cette séparation, elle n’est pas bien dans sa peau. Un matin, par pure curiosité, elle subtilise une lettre qui l’intrigue… Que s’est-il passé dans sa tête ce jour-là, et qu’est-ce qui la pousse à continuer, semaine après semaine, à s’immiscer dans l’intimité d’une aventure épistolaire aussi intrigante qu’improbable?

A travers cette correspondance volée, Agnès va peu à peu s’ouvrir au monde et découvrir un lourd secret: le sien. Elle en sortira transformée. A la fois touchant, drôle, cruel, tendre et émouvant, le récit d’Agnès nous laisse appréhender les conséquences du manque d’amour et de confiance en soi.

Elle part de loin, Agnès!

Agnès est grosse, pas jolie, et pas du tout à son avantage. Elle se laisse aller, ne prend aucun soin d’elle-même et n’a absolument aucune confiance en elle. Elle est submergée par l’ennui de son quotidien et par sa solitude.

Elle vit dans un mal-être évident et permanent. Le père les a abandonnées, sa mère et elle. Et la mère, elle, ne lui a jamais donné d’affection que le minimum syndical, c’est-à-dire que dalle. Et elle a élevé sa fille dans la haine des hommes et la méfiance absolue de l’amour et des relations affectives en général. L’échec de la relation de ses parents rejaillit de façon directe sur Agnès, comme un uppercut.

Agnès est factrice. Et Agnès est gentille. Aussi est-elle un rayon de soleil quotidien pour un certain nombre de personnes à qui elle distribue le courrier et dont, de fait, elle connaît par cœur la vie et les habitudes. Mais un jour, Agnès s’apprête à distribuer son courrier comme chaque jour quand une enveloppe retient son attention.

Et c’est le début de la fin!

Voici un roman frais, drôle, limpide. Le constat sur Agnès, sur sa fragilité, sur sa dépendance aux beaux sentiments, est à la fois tendre, doux-amer, empathique. C’est à la fois futile, subtil et profond. Agnès, on a envie de la prendre dans ses bras, de la protéger. Agnès est imprévisible, têtue, tenace. Quand elle a une idée en tête… Mais Agnès est aussi fragile, émotive, en manque d’amour et de reconnaissance.

L’absence et le manque de l’autre creuse tout d’abord le désir, puis le désir non comblé se teinte de frustration, pour finir par ne porter que la couleur du ressentiment. Lorsqu’il se mue enfin en rejet, c’est qu’on a atteint l’ultime stade de protection face à ce vide qui nous a rongés.

Bref, j’ai passé un bon moment. J’ai beaucoup souri et ri aussi. Agnès, elle décoiffe! Merci aux Editions L’Astre Bleu de cette découverte.


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