L’architecte Flora Krupp vient d’être assassinée dans sa résidence de Benidorm. Sur la Costa Blanca défigurée par le béton, Flora Krupp était en charge du programme Eco-Rex. Avec ses quatre tours « zéro carbone » dont une de 60 étages baptisée Cobra, le projet est soutenu par la mairie et financé par des Russes. Mais des dissensions internes et un manque criant de trésorerie ont rapidement sabré la moitié de la tour Cobra. Puis une grue a manqué de tuer deux ouvriers. Moralité : fermeture administrative du chantier sans date connue de reprise des travaux. Dépêchée depuis Valence pour enquêter sur le meurtre, Pilar Ubago débarque dans un véritable panier de crabes. Et l’arrivée de la famille Darko, les actionnaires russes, fait monter la tension d’un cran. Pilar va devoir démêler le vrai du faux pour trouver l’assassin de Flora Krupp et comprendre les intérêts de chacun dans ce projet surdimensionné dont le coup d’arrêt en arrange certains.
Service Presse
Flora Krupp, architecte du promoteur la Financiera, vient d’être retrouvée noyée dans sa piscine, la nuque brisée. Elle était engagée dans un projet de grande envergure, d’abord développé avec le cabinet SYK (cabinet d’architecture que Flora avait créé avec deux associés avant de les quitter pour signer avec la Financiera). Pour mener à bien ce projet, elle doit composer avec les collaborateurs de la Fianciera, dont la Banco Sol, un conseiller municipal, et les représentants de Dark Oil, l’investisseur russe. Mais le projet ne va pas avancer comme prévu, jusqu’au décès de Flora.
Pour poser le contexte, il apparaît que la communauté valencienne occupe à peu près 24% des ventes immobilières aux étrangers sur le territoire espagnol. Les régions côtières offrent un mode de vie confortable dans un environnement privilégié. Des biens qui attirent la clientèle étrangère qui constitue près de 45 % de la population des costas espagnoles.
Le littoral autrefois pittoresque s’est transformé, saisi par une certaine folie des grandeurs, des ensembles résidentiels fleurissent dans des zones désertiques et les côtes sont toujours plus bétonnées. Aujourd’hui vient le contre-coup de cette surproduction immobilière: des logements invendus, des villages « fantômes », des chantiers en berne, des sociétés immobilières déposent le bilan, … Le marché s’est effondré, entrainant des faillites, et laissant les côtes défigurées. Et ne parlons pas d’écologie …
Georges Chelhod connaît bien son sujet, puisque il a mené une investigation journalistique sur la plus grande tour jamais construite, à Dubaï. Il maîtrise donc le sujet des dérives de l’architecture en hauteur.
Voici donc la trame de fond de ce roman.
Même si j’ai trouvé certains passages descriptifs un peu longs, l’intrigue est dans son ensemble plutôt bien menée. Toutes les pistes sont explorées, tout est envisagé. Les culs de sac sont nombreux jusqu’à la résolution de l’affaire, mais les circonvolutions de l’enquête sont bien expliquées.
Il y a beaucoup de personnages, beaucoup secondaires mais qui réapparaissent au fil des pages pour s’y reperdre un peu plus loin. Perso, j’ai eu un peu de mal à crocher au personnage de Pilar.
L’auteur met le doigt sur l’absurdité d’un tel déploiement immobilier, au détriment de l’environnement, sur l’ampleur des magouilles politiques, les jeux de pouvoirs et de gros sous.
Un roman qui fonctionne relativement bien.
ISBN 979-1040519621. 385 pages. 20,90 € . Editions Librinova.
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